Mercredi 06 nov. 2024 - AUDAP & ASSOCIES - Paris

Lucas CRANACH le vieux (Kronach 1472 - Weimar 1553) et son atelier

Portrait de Frédéric III le sage (1463-1525)

Panneau de hêtre noirci, une planche, non parqueté, rogné sur le bord inférieur.

27.8 x 23.7 cm

Monogrammé et daté 1525 sur la gauche, petits manques

Sans cadre

Estimation : 60 000 - 80 000 €

 

Humaniste et lettré, Frédéric III est l’un des grands mécènes de son temps. Electeur de Saxe de 1486 à sa mort en 1525, il est resté dans l'histoire comme un prince éclairé et pacifique . Outre Cranach l’Ancien, il fait travailler Jacopo de Barbari, Conrad Meit et Albrecht Dürer. En 1502, il fonde l'Université de sa principauté, où Martin Luther est nommé professeur de théologie en 1512. Bien qu'il fût un fervent catholique, il a néanmoins protégé Luther en l’accueillant au château de la Wartbourg, après la mise au ban prononcée à son encontre lors la diète de 1521.

En 1505, Lucas Cranach devient peintre de la cour des Électeurs de Saxe à Wittemberg. Trois ans plus tard, Frédéric le Sage lui confère le blason au dragon ailé portant un rubis, qui devient la marque qu'il utilise comme signature de ses tableaux.

 

 

La première version du portrait de Frédéric le Sage âgé, en buste, date de 1522 et était autrefois conservée au musée du château de Gotha et le modèle portrait une barbe châtain. Parmi les sept répliques du maître réalisées vers 1525, notre version, inédite, signée et datée par Cranach le vieux, comme celle provenant de l'ancienne collection du prince Georges de Saxe. On mentionnera celle de format similaire à la notre (28.7 x 23.5 cm), également datée 1525, conservée à Schloss Gottorf, Landesmuseum für Kunst- und Kulturgeschichte, Schleswig ( Max Julius Friedländer, Jakob Rosenberg, Les peintures de Lucas Cranach, Paris, Flammarion, 1978, p.108 et p.206 et reproduit planche n°180).

 

Lorsque le neveu de Frédéric III, Jean-Frédéric Ier dit le Magnanime, reçoit le titre de prince électeur en 1532, il commande à Cranach et à son atelier soixante dytiques représentant ses deux prédécesseurs, son oncle et son père, à plus petite échelle que les originaux des années 1520, dont trente et une aujourd'hui sont répertoriées. L'une d'elle est conservée au musée du Louvre (13,3 x 14 cm, Inv.1181), une autre au musée national des Châteaux de Versailles (datée de 1532, 12 x11 cm, voir catalogue de l'exposition Peintures Germaniques des collections françaises (1370-1550), Besançon, musée des Beaux-Arts et d'archéologie, Colmar, musée d'Unterlinden, Dijon, musée des Beaux-Arts, éditions Faton, INHA, 2024, p. P.354-355). Certaines de ces copies comportent souvent des inscriptions en partie inférieure.

 

Nous remercions le professeur Dieter Koepplin d'avoir confirmé le caractère autographe à Lucas Cranach l'ancien de ce tableau, sur photographie, par courrier du 6 juin 2024. Selon le professeur Koepplin notre tableau est une variante de la même qualité que le tableau de Schleswig, produite par Chranach et son atelier, destinée aux amis de Frederic le Sage. Une copie de sa lettre pourra être remise à l'acquéreur.