Mercredi 11 juin 2025 - TAJAN - PARIS

Francesco SOLIMENA (Canale di Serino 1657 - Naples 1747)

Noli me tangere

Toile

71 x 50 cm

Restaurations anciennes

Cadre ancien

Estimation : 40 000 - 60 000 €

Provenance : Hôtel particulier en Bourgogne, Semur-en-Auxois 
Notre tableau provient de la même collection et du même hôtel particulier que le spectaculaire projet de plafond exécuté par Solimena et vendu chez Tajan en 2022 (22 juin 2022, lot 29, 1 249 000 €).

 

Bibliographie des oeuvres en rapport : Nicola Spinosa, Francesco Solimena (1657-1747) e le Arti a Napoli, Ugo Bozzi editore, Rome, 2018, p.372, cat. 149. 

Notre "modello" est inédit. Nous remercions Nicola Spinosa d'avoir confirmé l'attribution d'après une photo numérique en avril 2025 et de nous préciser que notre tableau est de plus belle qualité que le tableau qu'il a reproduit en 2018. 

Sa composition, avec des variantes, était connue grâce à la gravure de Pietro Monaco en 1743 indiquant qu'une version se trouvait dans la collection de Francesco Widmann à Venise (cette estampe a été ensuite reprise par Philipp Andres Kilian en 1758 pour une série d'illustrations du Nouveau Testament). Vers 1705, son oncle Monseigneur Antonio Widmann commande à Solimena trois tableaux, dont deux sont aujourd'hui conservés à la Gemäldegalerie Alte Meister de Dresde et il adresse une lettre au marquis Bonaccorsi en 1713 en lui annonçant attendre un troisième tableau du peintre, un Noli me Tangere, qui probablement est passé ensuite chez son neveu.

Nous connaissons deux répliques de notre composition, de dimensions similaires, vendues à Londres, l'une chez Sotheby's, le 4 juillet 2013 (lot 221) et l'autre chez Christie's le 21 avril 2004 (lot 85). Le pot fleuri à gauche est différent à chaque fois. Notre tableau montre une autre variante dans la position du bras de l'angelot à gauche, ici replié sur le nuage, et tendu dans les deux autres répliques.

Francesco Solimena est l'artiste majeur du XVIIIe siècle napolitain et l’un des peintres les plus importants de l’art baroque italien. Il a abordé tous les genres au cours de sa carrière : décors prestigieux monumentaux, retables d’autel, tableaux de chevalets, scènes mythologiques et historiques, portraits, natures mortes ... Il était aussi poète, sculpteur, précurseur de l’art de la crèche, architecte. Formé par son père, Angelo Solimena, peintre naturaliste, il collabore avec lui pour des fresques dans sa jeunesse. La rencontre avec Luca Giordano et Mattia Preti lui donne l’impulsion décisive, l’amenant à faire la synthèse entre la vision spatiale ouverte de la grande décoration baroque romaine (Cortone, Gaulli, Pozzo) et de l’héritage pictural napolitain, qui puise son goût du réalisme chez Ribera. C’est un artiste de stature internationale : depuis Naples, il reçoit des commandes des principales capitales européennes, pour des cours allemandes (Rohrau, Schloss Harrach ; pour la Bavière, pour Mayence), pour Louis XIV, pour l’Espagne (commande Philippe V en 1706, en 1735), pour Vienne (commandes de Charles VI) et Prague, ou en Italie, pour Gênes et pour le palais royal de Turin.