Jeudi 27 mars 2025 - ARTCURIAL PARIS - Paris

Ecole Allemande vers 1530

Portrait d'homme à mi-corps

Panneau de noyer

80.5 x 64.5 cm

Cachet de cire au revers de l'Office pour l'exportation d'objet d'art à Florence.

Estimation : 60 000 - 80 000 €

provenance :
collection Mr Marcel Leclerc-Masurel à Roubaix en 1959

 

Le tableau est examiné et étudié par la galerie Pardo en 1950 et selon leur recherche et un courrier au propriétaire du 30 septembre 1950, il proviendrait des collection le comtesse de Behague et du marquis de Ganay.

 

Le modèle est ici représenté en buste, de trois-quarts, enveloppé d’un manteau noir à col en fourrure dans une composition en triangle qui permet au visage fortement individualisé de se détacher sur le fond vert-olive, un ton que de nombreux peintres en Europe au XVIème siècle, de Bronzino à Corneille de Lyon, ont utilisé, surtout lorsque la figure possède des yeux de cette couleur. Il est coiffé d’une petite toque à rabats sombres, sans bord, retroussée sur les oreilles comme au début du siècle, selon la mode des années 1530-1540 ce qui conforte une datation de ces années. L’austérité de l’ensemble est contrebalancée par les fermetures à brandebourgs, les poignets et le col godronnés, et les six bagues qui ornent ses doigts, témoignant du statut social du modèle.

Rares dans le monde germanique jusqu’en 1500, les portraits individualisés deviennent plus fréquents vers 1500, au moment où Albrecht Dürer, Hans Holbein, Hans Baldung-Grien, Lucas Cranach l’Ancien, puis Christoph Amberger, Bartholomäus Bruyn l'Ancien, Holbein le jeune, diffusent des représentations à mi-corps sur fond neutre, dont notre panneau s’inspire quelques deux décennies plus tard. Les traits du visage manifestent une forte personnalité, témoignant d'un vrai talent psychologique de la part du peintre. Ce type de portrait est diffusé dans la vaste aire géographique du Saint-Empire romain germanique, et au nord des Pays-Bas, limitrophe au monde germanophone.