Samedi 15 févr. 2025 - HÔTEL DES VENTES D'AVIGNON - Avignon

Antoine RASPAL (Arles, 1738 - 1811)

Portrait de Monsieur Noguier, Consul d'Arles

Toile

100.5 x 81.5 cm

Signé et daté 1778 à gauche sur les papiers

Accidents

Estimation : 20 000 - 30 000 €

Provenance : collection des Vailhen-Remacle

Bibliographie : catalogue de l'exposition Antoine Raspal Pinxit par Clément Trouche, Grasse, musée Fragonard, 2017, p. 69 (comme oeuvre non localisée).

Né à Arles dans une famille dartistes, Antoine Raspal se perfectionne à Paris où il entre à lAcadémie royale et devient élève de Joseph-Marie Vien et de Jean-Jacques Le Barbier. Remis à lhonneur par lexposition monographique qui sest tenue à Grasse en 2017 et à Arles en 2018, sa réputation est surtout établie sur ses portraits de jeunes filles en costume darlésiennes conservés dans les musées de cette ville. On connait cependant quelques portraits masculins, en buste, sur fond sombre, moins sophistiqués dans leur mise en page que le nôtre.

Le modèle, Monsieur Noguier, consul dArles est représenté en homme des Lumières, à son bureau, écrivant avec une plume d’oie, entouré de livres et d’œuvres dart. Comme les portraitistes français de son temps, Raspal abolie la différence entre la sphère publique (Noguier travaille à son office) et la sphère privée (il est dans un intérieur bourgeois). Il porte une culotte de soie vermillon ainsi quun banyan, robe de chambre en toile indienne, doublée de soie rose, par-dessus un gilet brodé à galon de fleurs sur une chemise à jabot de dentelle. Il était à la mode au 18e siècle, pour les hommes dun penchant intellectuel ou philosophique, de faire peindre leurs portraits en portant des banyans. On aperçoit un catogan maintenu par un ruban noir sur sa nuque.

Son secrétaire est une production caractéristique des ébénistes avignonnais avec ses décors de marqueterie cube en trompe-l’œil. Sur le plateau, on remarque un billet de banque d’un valeur de 30 000 livres adressé à Messieurs Noguier frères.

Noguier était un ami et correspondant des collectionneurs et érudits Mathieu Anibert (1742-1782), ainsi et de Mr. de Siffredy Mornas à Avignon. Les deux estampes accrochées au mur sont tirées de tableaux appartenant à ce dernier et gravés par Joseph Bachelou « Sainte Geneviève daprès Carle Van Loo, et «La Grotte avec baigneuses “ de Joseph Vernet. Détail amusant, cette gravure est entourée dun cadre typique de Claude Infroit à rais-de-cœur et rang de perles, sorte de clin d’œil au cadre qui lenserre aujourdhui, prolongeant le trompe l’œil initié par la marqueterie de cubes du bureau. 

Nous remercions Monsieur Olivier Morand pour les elements de provenance qu’il a bien voulu nous apporter.
Nous remercions Monsieur Clément Trouche pour avoir confirmé l’attribution d’après photographies numériques.