Sunday 16 Mar 2025 - BERGÉ & ASSOCIÉS - Beaune

Provenance :
• (Possiblement) Alexandre Olivier (1568-1607), Paris • (Possiblement) Par héritage à sa veuve Mme Alexandre Olivier, née Marguerite de Héry • (Possiblement) Par qui vendu en 1612 à son fil Aubin Olivier (mort en 1620), Paris • (Possiblement) Par héritage à ses fils Alexandre Olivier (né en 1614) et Aubin Olivier (né en 1615) • (Possiblement) Simon de Vaulx, Paris, en 1651 • Collection particulière, Paris, avant 1939 • Riverside Antiques, Hungerford, Berkshire, en septembre 1964 (comme Ecole de Fontainebleau) • Collection particulière, Angleterre Par qui vendu Moore, Allen & Innocent Cirencester, 28 avril 2011, lot 306 (comme Ecole de Fontainebleau) • Christie's New York, 15 octobre 2020, lot 3 (comme Antoine Caron); _. Sotheby’s Paris, vente hotel Lambert, 13 oct. 2022, n° 682. Bibliographie: Antoine Caron, le théâtre de l’histoire, Ecouen, Musée National de la Renaissance, sous la direction scientifique de Matteo Gianeselli, cité p. 210. Littérature • G. Wildenstein, 'Inventaire des tableaux de Simon de Vaulx (1651)', in Gazette des Beaux-Arts, XLIX, February 1957, p. 112, under no. 49 • J. Ehrmann, 'Artistes franco-flamands de l'École de Fontainebleau et actes notariaux sur la famille d'Antoine Caron', in Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français, 1972, p. 74 and 76-77 • J. Ehrmann, L'École de Fontainebleau, 1972, p. 35, under no. 35 • J. Ehrmann, Antoine Caron: Peintre des Fêtes et des Masques, 1986, p. 107 • E. Leutrat, 'De Fontainebleau à Paris: Les Saisons d'Antoine Caron. Images du Temps, du Roi et des Arts pour un médailleur', dans les actes du colloque Peindre en France à la Renaissance. 2. Fontainebleau et son rayonnement, Geneva 2012, p. 63 • F. Hueber, Antoine Caron peintre de ville, peintre de Cour, 1521-1599, Tours and Rennes 2018, p. 268

Le Triomphe de l'Automne doit être rapproché de plusieurs œuvres liées à Antoine Caron, représentant les Triomphes des quatre Saisons.

Longtemps dispersées, ces œuvres sont progressivement réapparues. Les recherches menées par Mme Jurgens ont suggéré qu'elles auraient pu être commandées par Aubin I Olivier ou avoir fait partie de la collection de son fils, Alexandre Olivier. En effet, un inventaire après décès d'Aubin I Olivier, dressé en 1620, mentionne quatre tableaux de Caron représentant les Saisons, hérités de sa mère, veuve d'Alexandre.

Si la cohérence iconographique entre ces œuvres est indéniable, des doutes subsistent quant à leur appartenance originelle à un même ensemble. Une autre série des Triomphes des Saisons apparaît dans l'inventaire de Simon de Vaulx, parfumeur de la reine Marie de Médicis, en 1651. Il est possible qu'il s'agisse de la série ayant appartenu à la famille Olivier, qui aurait été acquise par De Vaulx, sans que cela puisse être confirmé avec certitude.

Bien que l’attribution intégrale de ces tableaux à Antoine Caron reste sujette à débat, il est généralement admis que Le Triomphe de l’Hiver et Le Triomphe de l’Été sont des œuvres du maître. Le premier a appartenu à Jean Ehrmann avant d’être vendu à Paris en 1992 (vente Couturier & de Nicolaÿ, 15 décembre 1992), tandis que le second a été adjugé par Christie's à New York en 2003, lors d’une vente où figurait également Le Printemps, dont l’attribution à Caron est plus incertaine.

Dans ce contexte, la prudence s’impose quant à l'attribution du Triomphe de l'Automne. Cependant, ses dimensions identiques à celles du triomphe de l’hiver L’Hiver et du triomphe de L’Été renforcent l’idée qu’il appartient bien à cette même série. Son iconographie, en parfaite cohérence avec les autres Saisons, témoigne d’un symbolisme élaboré, en phase avec les préoccupations philosophiques et littéraires des érudits français de la fin du XVIe siècle.

On y retrouve une composition caractéristique en deux plans : en arrière-plan, une architecture palatiale, et à l’avant, un cortège triomphal célébrant l’Automne, dominé par le thème de la vigne et du vin, emblématique de la saison des vendanges. Au centre, Pan, ivre et porté par un âne, est accompagné de ménades et suivi de faunes portant des attributs liés au vin. À l’extrémité droite de la composition, Dionysos, monté sur un char tiré par des hérons et tenant une corne d’abondance, clôt la procession.