Jeudi 20 nov. 2025 - PLANETE DES ARTS - Me Véronique DUBOIS - Marseille
Ecole FRANCAISE du XVIIème siècle, d'après Léonard LIMOSIN
Portrait d'Henri II, roi de France (1519-1559), de profil
Panneau de chêne, une planche, non parqueté
17.3 x 12.7 cm
Etiquettes anciennes au revers du cadre, dont une étiquette de la galerie Georges Petit ; étiquette de l’emballeur Pottier au revers « En. Fondation Foch / cz. Jules Strauss / 4.6.36 » ; porte une marque à la peinture blanche au revers « C2604 » et une inscription ancienne sur une étiquette au revers du panneau « DeYitt… »
d'ébène à appliques de bronze aux initiales d'Henri II et Diane de Poitiers
Estimation : 4 000 - 6 000 €
Provenance :
Collection Jules Strauss, Paris avenue Foch en 1936 ;
Vente Collection Jules Strauss, Paris, Palais Galliera, 7 mars 1961 (Mes Ader et Rheims), n° 14 (Ecole Francaise) ;
Acquis à cette vente par l'actuel propriétaire.
Le cadre en ébène à appliques de bronze portant les initiales d'Henri II et Diane de Poitiers, a figuré à l'Exposition Internationale du cadre du XVème au XXème siècle, Galerie Georges Petit, avril 1931, n° 12.
Notre tableau est à rapprocher de la plaque en émail de Léonard Limosin (voir A. Zvereva, Rois, aristocrates et humanistes. Portraits de la Renaissance française, Paris, 2019, n° 9) qui est elle-même à rapprocher d'une gouache sur vélin conservée au musée Condé à Chantilly, représentant Henri II d'après le dessin de François Clouet (voir op cit sup page 104).
Henri II poursuivit le mécénat royal en faveur des arts prolongeant l’élan de la Renaissance française initié par son père, François Ier. Dans ce portrait Henri II apparaît non en armure, mais en habit de cour entièrement blanc, couleur associée à la chasteté plutôt qu’à la virilité. Ce blanc incarne l’argent héraldique, lié à la lune et s’oppose aux fils d’or brodés, symbole solaire, suggérant une souveraineté universelle. Rare, ce type de représentation monochrome souligne l’élévation symbolique de la figure monarchique d’Henri II en confrontation avec les traditionnels portrait de son père François Ier.
Jules Strauss (Francfort 1861 - Paris 1943) s’installe en France en 1881 où il fait fortune dans la banque. Passionné d’art, il constitue avec sa femme Marie-Louise une collection éclectique mêlant grands maîtres anciens (Rubens, Titien ou Fragonard) et impressionnistes (Renoir, Monet, Degas, Sisley). Surnommé "Monsieur Sisley" pour son importante collection de ce peintre, une partie de ses œuvres est dispersée lors de ventes en 1902 et 1932. Mécène, il fait don d’œuvres au Louvre et offre une soixantaine de cadres anciens pour valoriser les chefs-d’œuvre du musée. Durant la Seconde Guerre mondiale, son appartement est réquisitionné par les nazis et plusieurs œuvres sont pillées. Grâce à la persévérance de son arrière-petite-fille, certains trésors de la collection Strauss sont restitués. Sources : P. Baer de Perignon, La collection disparue, Paris, 2020 ; Discours d’A. Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l’occasion de la cérémonie de restitution d’un dessin MNR aux ayants droit de Jules et Marie-Louise Strauss, 2017.