Samedi 28 juin 2025 - HÔTEL DES VENTES DE MONTE-CARLO - Monaco

Ecole de Bruges vers 1500, entourage de Jan Provost

Golgotha

Panneau de chêne, parqueté

84.5 x 54.5 cm

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Petits soulèvements

Estimation : 60 000 - 80 000 €

Ce panneau de haute qualité appartient au derniers feux de l'école de Bruges à la fin du 15e siècle. On y perçoit l'influence de la grande tradition flamande gothique, notamment dans le groupe de la Vierge, saint Jean et le saintes femmes qui remonte à Rogier van der Weyden [1], mais aussi l'inflexion donnée dans cette ville par les premières oeuvres de Gerard David [2] avant 1500, et celles d'Hans Memling [3]. On note leur influence dans les visages des figures, à droite au second plan, et dans celles des deux larrons, qui montrent un réel talent de portraitiste de la part de notre peintre.

Les armures des trois soldats à droite montrent l'introduction encore timide de la Renaissance italienne, avec leur décor à l'Antique en spirale sur les armures, ou l'épaulette dorée, autant de détails "extravagants" au tournant des années 1500 et qu'adoptent à la même époque les artistes d'Anvers tels que Jan de Beer, la maître de l'Adoration d'Anvers, le maître de 1518 et les "maniéristes anversois". 

Nous rapprochons notre panneau de la Crucifixion de grand format de Jan Provost vers 1505 (117 x 172,5 cm ; Bruges, Groeningemusuem, inv. GRO1661.I).

Les inscriptions brodées sur la cape du cavalier sont difficiles à interpréter, car une partie est cachée par l'arme pointue du soldat devant lui et les plis de l'étoffe verte. Sur le col, on peut lire (r)omano, peut-être pour "senatus romano". En bas, on déchiffre : "... RCVI 7", peut-être REAL ou un nombre, en redescendant "AEDREOM" , puis un monogramme "ATC ...AN ... [4](une lette cachée, un C : ?) MEROD..". 

[1] par exemple, ses tableaux conservés au Musée du Prado à Madrid, ou au Kunsthistorisches Museum de Vienne.

[2] La Crucifixion du Musée Thyssen-Bornemisza de Madrid.

[3] Memling, Triptyque de Greverade, Lübeck, St. Annen Museum, 1491.

 [4] Le style du tableau diffère de celui du peintre de Bruges Albert Cornelis (avant 1513-avant 1531), par ailleurs très mal connu.