Wednesday 04 Jun 2025 - DAGUERRE - Paris

Walter SICKERT (Munich, 1860 - Bath, 1942)

Venise, la basilique Saint Marc, vers 1901

Toile

99.5 x 85 cm

<p>Signé en bas à droite "Sickert"</p>

Estimate : 80 000 - 120 000 €

Provenance :
Jacques-Emile Blanche. Par descendance jusqu'aux propriétaires actuels.


Bibliographie :

Baron Wendy, Walter Sickert, 1973, sous le n°132.

-Baron Wendy, Sickert, Paintings and Drawings, 2006, p. 264 sous le n°166.

Expositions : 

Très probablement, Exposition Walter Sickert, galeries Bernheim-Jeune & fils, Paris, 1er-10 juin 1904, n°77, Saint Marc (Venise) ; appartient à M. J. E. Blanche.

Paysages d’Italie, galerie Charpentier, Paris 1947.

Walter Sickert, Peindre et transgresser, Paris, Petit Palais, 14 octobre 2022 - 29 janvier 2023, non reproduit, listé p. 232.


Walter Sickert compte parmi les peintres anglais majeurs de la fin du XIXe et du XXe siècles. Il exerça une influence durable sur les artistes britanniques du XXe siècle. Parmi ses sujets de prédilection figurent des scènes de music-hall et de théâtre, ainsi que des nus féminins, souvent des prostituées vues dans un intérieur. Les paysages urbains occupent également une place importante dans son œuvre, ceux de Dieppe par exemple où il résida longtemps. Venise, où il effectua une série de visites pendant l'hiver, entre 1894 et 1905, lui inspira de nombreuses vues urbaines et d'architecture, dont la façade de la basilique Saint Marc qui semble l'avoir fasciné. Il l'a peinte à plusieurs reprises, utilisant divers points de vue et des effets de lumière différents, s'inspirant vraisemblablement de la série des cathédrales de Rouen par Monet. L'originalité et l'audace de ses mises en page sont évidentes dans la vue de la façade de la basilique présentée ici, qui montre uniquement les deux porches de gauche. La chaude couleur des murs et les ors des mosaïques de cette magnifique architecture s'élevant vers un ciel d'un bleu intense, confèrent au tableau une présence et un charme particuliers. Ces vues de Venise étaient extrêmement populaires en France et en Angleterre et très recherchées par les collectionneurs. André Gide, pour n'en citer qu'un, en possédait plusieurs.


De 1898 à 1905 Sickert résida en France, principalement à Dieppe, sur la côte normande. Il aimait peindre en atelier, à partir de dessins et d'esquisses réalisés in situ et c'est probablement durant ce long séjour français qu'il a réalisé ses vues de Venise, Jacques-Emile Blanche était un de ses très proches amis. Ils se voyaient souvent, tant à Dieppe qu'à Venise ou à Londres. Grand admirateur de l'art de Sickert, Blanche acquit plusieurs de ses tableaux. C'est lui qui rédigea la préface du catalogue de l'exposition chez Bernheim en 1904.