Saturday 30 Nov 2024 - BOISGIRARD - ANTONINI PCA - Nice

Gustave MOREAU (Paris, 1826 - 1898)

Faust et Méphistophélès

Panneau

32 x 24 cm

<p>Monogrammé et daté en bas à droite "1852 GM" ; porte au revers un numéro au pochoir "5457" ; porte des inscriptions en caractère japonais sur du papier kraft au revers du panneau</p>

Frameless

Estimate : 20 000 - 30 000 €

Provenance :

Collection Antony Roux (acheté à l'artiste 500 fr). Antony Roux est le principal collectionneur et commanditaire de Gustave Moreau. Alfred Baillehache-Lamotte est son neveu (1870-1922) ;

Collection Baillehache ; sa vente après décès, Paris, Hôtel Drouot (Me Lair-Dubreuil), 23 mai 1922, n° 39 (Une étude. 1 150 fr) ;

Vente de la collection Frédéric Paulhan, Paris, Hôtel Drouot (Me Ader), 26-27 février 1934, lot 156 ;

Collection de M. Arnoult (selon une inscription au revers) ;

Toujours resté dans la famille.


Bibliographie :

P.-L. Mathieu, Gustave Moreau, sa vie, son œuvre. Catalogue raisonné de l'œuvre achevé, Fribourg, Office du Livre, 1976, n° 17 ;

P.-L. Mathieu, Tout l'œuvre peint de Gustave Moreau, Paris, Flammarion, 1991, p. 80 , n°55 (non localisé, non reproduit) ;

P.-L. Mathieu, Gustave Moreau. Monographie et Nouveau catalogue de l'œuvre achevé, Paris, ACR Edition, 1998, p. 276, n° 21  (non localisé, non reproduit).

A la date de notre panneau, Gustave Moreau a quitté l’Ecole des Beaux-Arts, après son deuxième échec au Prix de Rome, et expose pour la première fois au Salon une Piéta de très grand format (localisation inconnue). L’ancien élève de François Edouard Picot se lie d’amitié avec le peintre Théodore Chassériau, dont il admire les fresques de la Cour des Comptes (1844-1848) et qui l’influence profondément.

Dans cette petite pochade typiquement romantique, le jeune Gustave Moreau reprend un thème qui a fasciné les artistes du milieu du XIXème siècle. La scène est tirée de la pièce de théâtre de Goethe, publiée en 1808 : au début du XVIème siècle, le docteur Faust, vieillard savant mais lassé de la vie, fait un pacte avec le démon Méphistophélès qui lui accorde la jeunesse en échange de son âme. Moreau a probablement en tête les variations de Delacroix, qui illustrent le moment de la proposition du pacte par Méphisto (1827 ; Londres, Wallace Collection, inv. P324), dans sa série de lithographies (1828) ou les tableaux d’Ary Scheffer. Le récit de Goethe a aussi donné à Berlioz l’argument d’un oratorio en 1846 et à Gounod celui de son opéra en 1859.


Ici, Moreau décrit la fin de la transaction, Faust est rajeuni, le suppôt du diable, qu'on reconnait à ses cornes, est assis à la table. A ses pieds, on découvre le pacte de sang signé par l'épée. Ce sujet surnaturel ne pouvait qu'inspirer le futur grand peintre symboliste.