Friday 21 Mar 2025 - PESTEL-DEBORD - Paris

Antonio CIOCI (Actif à Florence entre 1762 et 1792)

Trompe l'oeil : l'atelier de l'artiste

Papier marouflé sur toile

46.5 x 36 cm

Ancient restorations

Estimate : 20 000 - 25 000 €

Provenance :

Collection Lodi, Campione d'Italia (selon Salerno et Zeri) ;

Vente anonyme, New York, Christie's, 6 avril 2006, n° 61 ;

Chez Galerie Didier Aaron & Cie.


Exposition :

Natura Morta Italiana, Berlin, Gemäldegalerie Staatliche Museen Preussischer Kulturbesitz, 6 septembre - 27 octobre 1985, n° 81, reproduit.


Bibliographie :

L. Salerno, Still life painting in Italie, Rome, 1984, cité p. 383, reproduit fig. 119.4 ;

F. Zeri, La natura morta in Italia, Milan, 1989, vol. II, reproduit fig. 720.


Antonio Cioci est reconnu comme le plus grand artiste du trompe-l’œil à Florence au XVIIIe siècle. Attaché à la Cour du Grand-Duc, il reçoit de nombreuses commandes en tant que décorateur de villas prestigieuses (villa de Poggio Imperiale et celle de la Tana à Candeli). Il est également graveur, maître de fêtes et concepteur de tables incrustées de pierres semi-précieuses. Il est nommé directeur de l’Opificio delle Pietre Dure en 1770.

Cette composition met en scène les outils du peintre, disposés avec négligence sur un entablement. En arrière-plan, plusieurs tableaux, dessins et gravures sont fixés par un clou sur les lambris de l’atelier. Le paysage représenté reste non identifié à ce jour. En revanche, le médaillon suspendu au-dessus se retrouve sur la Nature morte à l’Autoportrait des Offices. Cette mise en scène de « tableau dans le tableau » permet à Cioci de démultiplier l’espace de représentation, de montrer ainsi sa grande maîtrise technique des perspectives. La coquille d’escargot des bois et celle de moule nacrée au premier plan évoquent son talent pour les compositions en pierres dures, ces motifs étant fréquemment repris dans ses créations.

Exécuté vers 1787, notre tableau peut être rapproché de la Nature morte au panier (signée et datée 1789), autrefois dans la collection Busiri Vici, ainsi que de deux autres représentations d’ateliers d’artiste, Nature morte à l’Autoportrait (du musée des Offices) et Atelier d’artiste (vente chez Sotheby’s le 6 décembre 1989). Ces œuvres partagent une même palette de couleurs chaudes et lumineuses et présentent des objets similaires, notamment la coupelle.