Thursday 21 Nov 2024 - AGUTTES NEUILLY - Neuilly sur Seine

Alfred DE DREUX (Paris, 1810 - 1860)

Départ d'une chasse à courre

Toile

45 x 37.5 cm

Signée en bas à droite Alfred D.D

Estimate : 15 000 - 20 000 €

PROVENANCE: Collection particulière, France. BIBLIOGRAPHIE: Marie-Christine RENAULD, Alfred de Dreux, Paris, 2008, p. 52 [ill.], sous une description erronée. Alfred De Dreux est un enfant du XIXe siècle dont il se fit l’un des plus grands peintres de portraits et d’animaux. Jeune, il fréquente Théodore Géricault (1791-1824), lui qui renouvelle en profondeur le schéma du portrait équestre et la peinture de chevaux dont on ne compte plus les représentations ; il entre ensuite dans l’atelier de Léon Cogniet (1794- 1880), peintre de L’Enlèvement de Rebecca. Artiste au succès indéniable, De Dreux devient particulièrement apprécié par une sphère de la société qu’il ne représente ni frivole, ni oisive, mais toute en beauté et en élégance. Se plaçant à l’orée d’une longue allée ombragée de grands arbres, Alfred De Dreux nous convie au départ d’une chasse à courre. L’équipage se prépare, les bêtes sont harnachées, les derniers cavaliers se font attendre. Les vestes rouge vif de ceux déjà présents viennent rehausser les teintes froides de cette forêt d’automne. La lumière perçant à travers les feuillages apporte une jolie luminosité à la scène et ne laisse finalement pas présager du déroulé ou de l’issue de l’événement. Si le peintre a retenu la tradition du paysage classique, sa touche est plus libre, plus épaisse et n’est pas sans rappeler la peinture anglaise contemporaine, découverte par les artistes français au Salon de 1824. Thème cher à l’artiste, la vénerie lui permet de mêler représentation de cavaliers, de leur monture et de la nature. La taille décroissante des protagonistes accentue l’effet de perspective et entraîne notre regard vers l’horizon. Saisis dans différentes postures, De Dreux montre aussi qu’il est un excellent peintre de chevaux. S’il se montre extrêmement attentif à une restitution minutieuse de leur anatomie, il s’intéresse également à leurs attitudes, ce dont Degas (1834-1917) s’inspirera lorsqu’il regardera le travail de son aîné. Au sportif et au brutal de la pratique, le peintre privilégie l’esprit d’élégance des poses et des tenues. Véritables témoignages culturels et sociaux de ces années 1840-1860, c’est l’esprit d’une époque qu’il est parvenu à saisir.