Belle découverte

Estimation : 150 000 / 200 000 € - Adjudication : 8 928 000 €
Toile
Hauteur : 110 cm – Largeur : 180 cm
Signée et datée en bas à droite : Raden Saleh 1855
Restaurations anciennes et accident
Vente du 27 janvier 2018 à Vannes par Maître Jack-Philippe Ruellan
Un record mondial pour Raden Saleh
Ce n’était pas au grenier mais à la cave que se cachait cette exceptionnelle Chasse au taureau sauvage, découverte par Maître Ruellan chez des particuliers. Raden Saleh est sans doute le peintre indonésien le plus renommé, et ses compositions suscitent l’intérêt des collectionneurs comme des plus importants musées. Les nombreux enchérisseurs, plus d’une dizaine en salle et au téléphone, se sont disputé cette toile jusqu’à atteindre un record mondial pour cet artiste.





L’artiste retourna brièvement en Europe entre 1876 et 1878, mais constatant que le goût artistique avait changé et que son travail était moins à la mode, il rentra en Indonésie, où il mourut quatre ans plus tard. Dix-neuf de ses peintures étaient montrées dans l’Exposition Coloniale de 1883 à Amsterdam. Il est également à noter que plusieurs de ses oeuvres ont été perdues dans un incendie qui a détruit le pavillon néerlandais de l’Inde orientale à l’Exposition Coloniale Internationale à Paris en 1931. Saleh a peint des portraits (plusieurs sont au Rijksmuseum d’Amsterdam), des marines, mais ce sont surtout les représentations d’animaux exotiques et les chasses de grand format qui font son originalité et pour lesquelles il était apprécié. Il ne s’agit pas de reconstitution fantaisiste, mais de scènes auxquelles il a réellement participé. Il a assimilé les combats d’animaux de la sculpture antique, les gravures d’après Stubbs, l’énergie de la bataille d’Anghiari de Léonard et les grandes chasses de Rubens, de Delacroix. Ses compositions en frise dans un vaste paysage ont été marquées par les Chasses de son ami Horace Vernet (par exemple La chasse aux sangliers dans la plaine de Sahara de 1835), qu’il a su réinterpréter et adapter à son héritage javanais.
Notre tableau est ainsi une découverte spectaculaire et exceptionnelle à ajouter à son corpus de Chasses. Le peintre a situé cette scène dans la steppe Alang-Alang de Java et s’est représenté par son autoportrait au centre de la composition, sur le cheval brun, attaquant le taureau avec son klewang, une épée à bord unique. Parmi ses tableaux exotiques citons : La Chasse aux lions de 1841 conservée au musée des Arts Etrangers de Riga (toile, 142 x 88 cm), La Chasse aux tigres de 1846 en collection privée (183 x 291 cm), La Chasse au lion (toile, 88 x 119 cm, vente anonyme, Cologne, 17 novembre 2005 (Van Ham Kunstauktionem), n° 1714) ou encore Six javanais qui poursuivent des cerfs (1860, Washington, Smithsonian American Art Museum, toile, 106 x 188 cm). Certaines de ses oeuvres ont été tirées en lithographie.
Notre tableau représente une Chasse au Bateng. En effet, au cours de la poursuite d’un autre gibier, un cerf ou un tigre, ce buffle sauvage est dérangé et charge le groupe. Saleh a traité ce sujet au moins à trois reprises (collection du gouvernement indonésien - 1840 ou 1841, offert par la RDA en 1965 - ; Leipzig, Museum der Bildenden Künste -1842 - ; Bali, collection du gouvernement indonésien - 1851, provenant des collections royales hollandaises, donné par la reine Juliana en 1970-). On connaît une esquisse pour notre tableau en collection privée à Hambourg en 1989 (panneau, 38 x 58 cm, fiche RKD n°0000152709, permalink 108794).
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Nous remercions Madame Marie-Odette Scalliet, M. Werner Kraus pour l’aide qu’ils nous ont apportée dans la rédaction de cette notice.
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