Mercredi 11 juin 2025 - TAJAN - PARIS

Bibliographie : Camille Larraz, Rafaël Villa, Giovanni Capassini et Étienne de Martellange : répliques et copies . Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, 2024, p.40, reproduit p.41, fig. 6.

Ce panneau inédit constitue un important témoignage du portait en France au milieu du 16e siècle. Peint à Lyon vers 1555, il présente une mise en page et une technique proche des peintres de la Florence des Médicis, ou de Sebastiano del Piombo, et propose une alternative intéressante à l'art de Corneille de Lyon, qui domine ce marché du portrait dans la capitale des Gaules au mitan du siècle.

Notre tableau est à rapprocher d'une œuvre conservée en collection particulière, reproduite dans le catalogue de l'exposition "Lyon Renaissance. Arts et humanisme", musée des Beaux-Arts de Lyon, 2015 - 2016 (p.230), et aussi Camille Larraz, "Giovanni Capassini et Etienne de Martellange, portraitistes de la Vallée du Rhône", catalogue 166, légèrement plus grande. On note plusieurs petites variantes. L’habit est différent, à décor de brocard ici, uni dans l’autre version ; il n’a pas de cape, elle est plus creusée dans le version d'Avignon, enfin le bord sur les oreilles du galero est noire ici, rouge dans l’autre.

Né à Florence où il est élève probablement d’Andrea del Sarto, Capassini s’installe en France au service du cardinal François de Tournon dès 1553, qu'il a rencontré à Rome. Ce dernier était archevêque de Lyon depuis 1551 et fut un éminent membre du Conseil du Roi François I puis Henri II. Ce commanditaire et modèle de notre panneau est représenté de profil dans le volet droit du Triptyque de la Résurrection, au château de Tournon, qui est le chef-d’œuvre de notre artiste. Mentionné à Lyon de 1555 à 1568, il est le maître d'Étienne de Martellange, architecte connu, mais aussi peintre, entre 1565-1568. 

Outre ses compositions religieuses, on connait un petit nombre de portraits de Capassini, dont celui du musée Calvet d'Avignon, signé et daté de 1577.